Dès son entrée dans l’enceinte du collège, Hatim est pris à parti par Laurent. Les réflexions désobligeantes, les insultes s’enchaînent. Hatim, désemparé, tente de répondre, puis renonce lorsque la bande s’en mêle. A la maison, Hatim est triste. Sa mère inquiète l’interroge. Il ne répond pas ou évasivement. Lorsqu’elle part pour aller prendre son service à l’hôpital, Hatim regarde son écran et se met à pleurer. Asma n’en peut plus, elle aussi. Il y a de nouvelles photos d’elle sur les réseaux sociaux. Elle envisage de faire une bêtise, comme Murielle l’année dernière, et fait jurer à Hatim de garder un secret, qui va s’avérer être bien lourd.
« Noémie se dispute avec son mari, gros fumeur, au sujet de leur enfant Kevin, asthmatique. Igor veut arrêter de fumer mais il est tenté par son amie Isa qui clame sa «liberté de fumer» et est persuadée de pouvoir arrêter de fumer quand elle en aura envie. Mais c’est lorsque l’on apprend ce qui est arrivé à Alexandre que l’on réfléchi à deux fois, avant d’allumer sa cigarette… »
Cette pièce à été jouée au Lycée Agricole d’Airion dans l’Oise et à l’issue du débat théâtral quelques élèves du Lycée ont accepté de témoigner…
« Je m’appelle Gwendal j’ai 17 ans et j’étudie la GMNF (Gestion des Milieux Naturel et de la Faune) au lycée agricole d’Airion. J’ai trouvé la pièce vivante, on n’a pas l’habitude d’avoir des interventions aussi intéressantes et interactives. On s’est bien amusé, parce qu’il est vrai que dans un lycée cela aurait pu être compliqué de faire monter des élèves sur scène. J’ai apprécié le fait de pouvoir parler avec les artistes, ce qui est rare. La pièce m’a parlé et je ne fumerais pas, car je préfère garder mon âme de sportif. Le principe m’a plu : venir interpréter une pièce avec des adolescents fumeurs pour éviter aux gens de fumer et aider les fumeurs qui veulent arrêter. C’est cool d’aider les gens grâce au Théâtre. «
Le témoignage de BERNARD Lucas, élève en GMNF au lycée agricole d’Airion qui explique son passé d’ancien fumeur. « Comme dans la pièce j’étais influencé par des amies, je le faisais pour le style… »
« Voix sans issue » de Georges de Cagliari est une pièce interactive interprétée par Delry Guyon, Maude Bouhenic et Laurence Bussone , artistes de la troupe du Chaos. Le débat a été mené par la metteure en scène Sara Veyron
Les rapport des adolescents à la nourriture sont aussi divers que complexes. Les modifications physiques qu’ils subissent, leur évolution psychologique, l’image souvent fluctuante qu’ils ont d’eux même pèsent à l’évidence sur leurs comportements alimentaires.
Pour nous, il importe que la façon de se nourrir soit perçue comme un élément de santé présente et future, mais sans négliger le plaisir qui peut en découler. (suite…)
Parler de la violence, vouloir la mettre en scène pour la montrer du doigt, pour qu’on y réfléchisse et s’il se peut permettre au jeune de se positionner contre elle, implique forcément de l’aborder sans le moindre esprit manichéen. Il importe avant tout d’en montrer les racines sociales, familiales, environnementales, non pas tant pour l’excuser, que pour en démonter le mécanisme infernal qui enchaîne celui qui s’en sert et celui qui la subit. (suite…)
Internet est sans doute une des plus importantes révolutions de notre époque. Il modifie les rapports humains, les modes d’information et les échanges tant professionnels que personnels. Les jeunes générations sont nées avec cette découverte et toute leur vie s’en voit imprégnée. Les écrans sont au centre de la vie des jeunes, que ce soient les tablettes, les jeux vidéo, la télévision ou les portables sont des vecteurs de progrès tant pour le divertissement, que la communication et l’éducation. Ce n’est pas le progrès en soi qui est porteur de risques, mais l’usage qui en est fait, qui inquiète les parents et les éducateurs qui aimeraient pouvoir mieux encadrer ces usages, pour éviter les abus, les mauvaises rencontres ou les contenus à risques. Il n’est que d’entendre les drames vécus par certains et les statistiques parfois alarmantes pour avoir le désir impérieux de protéger ses enfants des écrans porteurs de risques divers pour des esprits immatures, fragiles et par définition inexpérimentés, tout en s’appuyant sur leur intelligence. Bill Gates a lui-même placé ses propres enfants dans une école sans écran ou le travail manuel, la créativité et l’imagination sont les valeurs principales. Le théâtre est alors le moyen de prendre de la distance pour mieux appréhender les situations, les enjeux et les risques potentiels, afin de renouer un dialogue parfois rompu entre parents et enfants .
Effet, la capacité positive des jeunes à se créer des liens sans suspicion peut à l’évidence comporter des risques dans l’ignorance où ils sont de la réalité effective de la personne à laquelle ils s’adressent.
Telle adolescente peut croire s’adresser à un jeune de son âge, alors qu’elle échange avec quelqu’un de plus âgé et dont les intentions prédatrices ne lui apparaissent pas d’emblée. (suite…)
Caché derrière la paresse intellectuelle, se nourrissant de traditions et de réflexes anciens le racisme n’attend, si l’on n’y prend garde qu’une occasion pour s’exprimer. La peur de l’inconnu, l’agression ressentie face à ce qui ne vous ressemble pas, à ce qui n’est pas identifiable remonte à la nuit des temps. Il est probable que l’ostracisme et donc le racisme s’exprimaient déjà à l’aube de l’humanité par l’hostilité des habitants d’une caverne envers ceux de la caverne voisine. Ne pas être raciste implique la capacité d’appréhender l’humanité comme un tout, les cultures comme équivalentes et les modes traditionnels comme l’expression d’un mode de vie adapté à son environnement. (suite…)
Face à un public d’adolescents et de jeunes adultes, j’ai voulu dans cette pièce faire réfléchir sur l’alcoolisme parental et donc subi dans la famille, sur l’alcoolisme féminin si spécifique dans son mode de consommation, et sur l’alcoolisation de fin de semaine pratiquée par les jeunes gens eux-mêmes.
Le choix d’aborder l’alcoolisme parental et de le poser, permet aux jeunes qui en sont directement victimes, de le verbaliser et donc d’échapper au sentiment de honte qui souvent les assaille, de découvrir les moyens d’y faire face et parfois d’aider à le résoudre. Il pose aussi, l’alcoolisme comme une véritable toxicomanie pouvant être soignée, et en tout cas justifiant qu’on ait à son égard un maximum d’informations et de prévention. (suite…)
Parler du tabagisme chez les jeunes, c’est illustrer en négatif la publicité, par ailleurs louable, faite à l’initiative de l’Etat ou d’organismes spécialisés contre la consommation du tabac. Aujourd’hui nul ne s’aviserait de prétendre que la consommation de tabac n’est pas nocive, et porteuse à terme de maladies graves, voire mortelles. Mais une part importante des jeunes perçoit ce danger lointain, comme une abstraction hypothétique.
Si l’on veut coller au plus près de la réalité, il ne suffit pas de faire de la prévention
sur la consommation des produits. Certes, il existe une population usant et abusant
exclusivement du tabac, de l’alcool et des drogues, et on alertera jamais trop le public des adolescents et des jeunes adultes sur les risques majeurs que ces produits comportent. Mais moins ciblée, une frange importante des jeunes pratique occasionnellement la polyconsommation. Il n’est pas rare qu’au cours d’une soirée l’alcool se conjugue à certains produits, aggravant et multipliant les comportements à risques sans même parler des problèmes physiques parfois tragiques, que ces mélanges impliquent. (suite…)
Quelque soit le sujet traité, informer, prévenir et aider les jeunes à se positionner suppose non seulement une documentation rigoureuse mais aussi de nombreux entretiens avec eux, pour cerner les connaissances réelles, les manques et les idées fausses. Au risque d’agacer, cela suppose aussi le refus de se conformer à un « discours officiel » si celui ci est perçu comme exagéré ou fallacieux. Sinon, c’est l’ensemble de l’information qui sera entachée de suspicion et refusée dans sa totalité. (suite…)
En mettant en situation la vie amoureuse de jeunes gens, nous traitons les aspects suivant qui nous semblent essentiels :
• La nécessité permanente de la protection
• Les limites actuelles de la thérapie, mais en soulignant qu’une personne séropositive a droit à un avenir, non pas dans l’isolement, le silence et la ghettoïsation, mais avec l’être de son choix, pourvu que cela se passe « Les yeux grands ouverts » c’est à dire dans la franchise et la responsabilisation.
• Souligner par les réactions du groupe, les peurs et les rejets pulsionnels de tout le monde face au VIH, corrigés fort heureusement par la lucidité, la sensibilité et l’intelligence, ce qui permet d’avoir conscience de ce que ce rejet induit souvent une mise à l’écart absurde, injuste et inacceptable.
• La pièce amène le spectateur à prendre conscience du problème humain, mais aussi et peut être surtout à réaliser que la prévention et la lutte contre le VIH impliquent de savoir accepter sa présence parmi nous. Nous croyons en effet que refuser de parler du Sida, c’est prôner inconsciemment que la maladie est pour les autres et donc relativiser pour soi la nécessité de se protéger. (suite…)
Parmi tous les sujets de société, le suicide est sans doute celui où la technique du théâtre interactif s’impose à l’évidence. En effet, toutes les études faites auprès des jeunes, soulignent certes l’importance de leur demande, mais aussi l’impossibilité d’en parler dans leur entourage quotidien.
Le sujet demeure tabou dans le milieu familial et même entre eux, le silence prévaut dès qu’il s’agit de dire ses difficultés et son mal de vivre. Tous affirment qu’il leur serait plus facile d’en parler à quelqu’un d’extérieur. Dans le théâtre interactif, ce qu’on donne à voir et à entendre colle à la réalité mais l’écran des personnages rend la prise de parole possible et la libère en la dissociant du « je » redouté par l’implication directe qu’il impose.
Faire comprendre à ceux qui sont dans la souffrance qu’ils peuvent en parler et attendre une aide sans se voir rejetés dans l’anormalité ou la folie, faire sentir à tout un chacun que l’écoute, l’attention à l’autre peuvent empêcher le passage à l’acte et que si celui-ci survient dans son entourage, la culpabilisation doit s’effacer devant la volonté d’agir. Le monde actuel est porteur de stress et d’angoisses. Parmi beaucoup d’autres, la pression des études, l’angoisse d’un avenir incertain concourent à remplir la coupe amère du suicide. En parler, savoir qu’on peut agir sur lui, ça n’est pas seulement faire preuve de lucidité et de courage, c’est donner des chances supplémentaires à la vie. (suite…)
Cette pièce permet d’informer et de sensibiliser l’ensemble des élèves sur le rôle exact du délégué de classe, mais aussi montrer les incidences positives que cette fonction pouvait avoir dans la vie des établissements.
Elle s’inscrit tout naturellement dans une démarche citoyenne, par l’apprentissage de la démocratie que l’élection et la pratique du rôle bien compris de délégué impliquent. Il nous fallait donc non seulement montrer que le délégué n’est pas une potiche, un petit chef, et moins encore une victime préposée aux corvées de la classe, mais un élu qui, après consultation, représente, parle et propose au nom de ses mandants dans le cadre strict de ce pour quoi il a été mandaté. Pour être efficace, le fonctionnement démocratique à l’intérieur de l’établissement implique l’investissement, le débat, la responsabilisation et la collaboration de l’ensemble des élèves. Le rôle de délégué de classe s’en trouve éclairci, valorisé et souligne que l’implication de tous rend la classe plus solidaire et plus vivante. (suite…)
L’implication du jeune adulte dans la vie de la cité est parfois d’autant plus difficile que celle-ci se heurte à des problèmes socio-économiques, culturels, voire ethniques.
Que cela soit formulé ou non, tous pourtant se voudraient citoyens ou pour le moins partie prenante dans leur environnement immédiat. Encore faut-il que ces jeunes adultes aient conscience qu’une prise est possible et que les décideurs et les structures de la commune soient ouvertes à leurs démarches. (suite…)
Compte-tenu des bouleversements physiques et psychologiques induits par l’adolescence les relations garçons/filles posent un certain nombre de problèmes qui peuvent être porteurs d’abord d’agressivité puis d’une incompréhension de l’autre sexe pouvant nuire à l’ambiance d’un collège ou d’un lycée. Cette réalité n’est pas vécue consciemment. Au collège, les garçons vont développer une agressivité vis à vis des filles qui n’est que la manifestation inconsciente de la distorsion entre leur peur de l’inconnu et leur attirance naturelle. Au lycée, les relations sont d’apparence plus apaisées même si l’incompréhension entre garçons et filles perdure et débouche sur des conflits ou pour le moins sur des souffrances. Cette pièce montre de façon concrète ces comportements et permet la discussion qui donnera une plus grande conscience de l’autre et l’intégration d’un respect mutuel capable d’instaurer des relations plus vraies. (suite…)
Les risques induits par la circulation routière sont difficiles à faire appréhender aux adolescents car à cet âge, savoir le risque n’implique pas la conscience d’une mise en danger parfois fatale pour soi et les autres.
A longueur de temps, les jeunes entendent parler par les médias d’accidents, de catastrophes diverses ayant pour cadre la circulation routière. Mais dans l’action, cela ne se traduit pas par la conscience que leur attitude personnelle est elle-même dangereuse ou pour le moins inadaptée. Par ailleurs, même s’il y a conscience, celle-ci s’inscrit difficilement dans un contexte de sociabilisation où le risque que l’on génère peut être aussi nuisible aux autres. (suite…)
Mélissa, une jeune fille de 18 ans vient de s’enfuir de chez sa mère….
Pourquoi une pièce sur la prostitution ?
Parce que la prostitution est sans doute le seul tabou social que nombre de gens résolvent par l’acceptation ou par le rire, parce que les clichés absurdes sur le mal nécessaire et le plus vieux métier du monde continuent de faire florès et que l’aveuglement plus ou moins volontaire des adultes se perpétue par une sous-information des plus jeunes, parce qu’il est plus que temps de dire et de faire comprendre que cet esclavage qui se déroule sous nos yeux, n’est pas moins indigne et ne mérite pas moins d’être combattu que l’exploitation sexuelle des enfants des pays du tiers monde. La (ou le) prostitué(e) n’a pas choisi de l’être, même et surtout si parfois elle le proclame haut et fort. La prostitution est un meurtre lent comme aboutissement de traumatismes, de souffrances affectives, physiques, psychologiques qui se conjuguent souvent – mais pas toujours – avec des problèmes économiques. (suite…)